ROCHE FAURIO : PREMIERS PAS EN HAUTE MONTAGNE
Après une rando de remise en forme sur les crêtes du Chenaillet, rendez-vous est pris avec Alain pour une première course en haute montagne. En ce tout début de saison à la météo capricieuse, il reste encore beaucoup de neige et nous jetons notre dévolu sur le Pic du Glacier d'Arsine au départ refuge du Glacier Blanc.

le refuge du glacier Blanc
Mais surprise, aux dernières nouvelles le refuge est exceptionnellement fermé ! Il nous faudra donc monter beaucoup plus haut, jusqu'au refuge des Ecrins (3170 m) et, tant qu'à faire, changer d'objectif pour le lendemain. Nous ne sommes pas en avance et nous nous hâtons de partir après avoir fait les sacs.

montée au refuge des écrins sur le glacier Blanc
Le ciel se couvre progressivement et, après avoir dépassé le refuge du Glacier Blanc, nous touchons enfin le glacier. La route est encore longue, mais le spectacle, malgré les nuages vaut le détour.

Le vaste bassin supérieur du glacier est une invite à la rêverie et bientôt nous apercevons le refuge perché sur son épaulement rocheux, dominant la situation. La neige, surprise là aussi, fait son apparition et nous atteignons le refuge peu avant 20 h.

le refuge des écrins
La bière traditionnelle, le repas et au lit. Demain nous irons à la Roche Faurio (3730 m). Il neigera une bonne partie de la nuit et le ciel restera couvert. Les prévisions météo, comme très souvent, sont encore fausses à quelques heures...

la Roche Faurio
Et le verdict tombe au moment du départ, vers 5 h 30, il n'a pas gelé et la neige est bien molle : la progression va être pénible ! Là encore, les prévisionnistes se sont plantés. Les nuages sont toujours présents et s'amusent à aller et venir. Une fois sortis de la trace principale, au pied de la face sud de la Roche Faurio, nous nous enfonçons à chaque pas. Quel labeur ! Mais que la montagne est belle tout autour de nous, jouant à cache cache avec les nuages.

Bientôt, nous arrivons sur l'arête et la vue s'ouvre vers l'ouest. Le but se rapproche : un petit raidillon, encore un morceau d'arête, une dernière pente et voici enfin le sommet. Malheur ! Nous sommes complètement dans les nuages, mais heureux tout de même...

Il est temps de descendre et les nuages se déchirent à nouveau. Le spectacle de la Barre des Ecrins, face à nous, est saisissant. Séracs, crevasses et rochers nous jouent leur festival.

La descente également s'avère fatigante : le manque de regel, lié à la nuit couverte, fait que nous enfonçons de plus belle à chaque pas.

Cette fois-ci les prévisions météo nous auront joué des tours, cela fait parti du jeu, et nous allons bien dormir cette nuit ! A la montagne, comme sur la mer, l'homme ne maitrise pas tout, loin de là. Mais cela contribue au charme de nos petites aventures...
Texte et photos : Marc Hamiti